Pendant des décennies, l’éducation canine était basée sur un modèle de domination et de coercition. L’humain devait « s’imposer » comme le chef de meute, forcer l’obéissance et sanctionner toute tentative de désobéissance. Aujourd’hui, les connaissances scientifiques sur le comportement canin ont évolué et montrent que ces méthodes sont non seulement obsolètes mais aussi contre-productives.
Pourquoi l’éducation basée sur la dominance est dépassée ?
L’idée selon laquelle le chien chercherait à « prendre le pouvoir » sur son humain vient d’anciennes études sur des loups en captivité. Ces études ont été remises en question, car elles ne reflétaient pas le comportement des loups à l’état sauvage… et encore moins celui des chiens domestiques, qui ont évolué différemment.
Un chien n’essaie pas de dominer son humain. Lorsqu’il tire en laisse, saute ou ne revient pas au rappel, ce n’est pas par volonté de « contrôler », mais parce qu’il agit en fonction de ses instincts et de ce qui lui semble le plus efficace pour obtenir ce qu’il veut.
Les dangers de l’éducation coercitive
L’approche basée sur la contrainte (colliers étrangleurs, coups de sonnette sur la laisse, punitions physiques ou intimidations) repose sur l’idée qu’il faut « mater » le chien. Or, ces méthodes peuvent avoir de graves conséquences :
- un stress accru : un chien puni ou forcé peut développer de l’anxiété et devenir craintif.
- une perte de confiance : la relation entre le chien et son humain se détériore. Plutôt que de coopérer par envie, le chien obéit par peur.
- des comportements agressifs : un chien réprimé sans comprendre pourquoi peut réagir par la fuite… ou par la défense. De nombreux cas de morsures sont liés à une incompréhension des signaux d’inconfort du chien.
Des clubs canins encore figés dans le passé
Malheureusement, malgré les avancées en éthologie et en éducation positive, certains clubs canins continuent d’enseigner ces méthodes coercitives. Il n’est pas rare d’y voir des chiens tirés violemment sur leur collier, soumis à des ordres secs et corrigés physiquement s’ils ne réagissent pas assez vite.
Pourquoi ces pratiques persistent-elles ?
- par habitude et refus du changement.
- par manque de formation aux nouvelles méthodes.
- parce que ces techniques donnent des résultats rapides… mais sans garantir un apprentissage durable ni respecter le bien-être du chien.
Vers une éducation moderne et bienveillante
L’éducation canine a évolué, et il est aujourd’hui prouvé qu’un chien apprend mieux dans un climat de confiance et de motivation. Les méthodes modernes reposent sur :
- le renforcement positif : récompenser les bons comportements pour les ancrer durablement.
- la compréhension du chien : observer ses signaux et s’adapter à sa personnalité.
- la coopération plutôt que la contrainte : apprendre au chien à bien se comporter sans avoir besoin de le forcer.
Un chien bien éduqué n’est pas un chien « soumis », mais un chien qui comprend ce qu’on attend de lui et qui a envie de coopérer.
Il est temps d’abandonner définitivement les méthodes d’éducation « à l’ancienne ». Si vous cherchez un club canin ou un éducateur, renseignez-vous bien sur leurs méthodes. Un bon professionnel ne vous parlera jamais de dominance, de hiérarchie ou de sanctions physiques, mais plutôt de bien-être, de confiance et de communication. Un chien bien éduqué, c’est un chien qui apprend avec plaisir, et non par crainte.
Coralie Grandjean
Educatrice canine à Educ et Coralie
Sur Toulouse, Balma et alentours. Et en visio!